Une pile de « vieux papiers » dans un grenier… mais des contenus à faire chavirer les esprits les plus sages ! La Bibliothèque municipale de Besançon lève le voile sur une découverte exceptionnelle : une correspondance inédite et passionnée entre le peintre Gustave Courbet et une aventurière parisienne, Mathilde Carly de Svazzema. Échangées entre novembre 1872 et avril 1873, elles sont restées secrètes pendant plus d’un siècle en raison de leur caractère érotique explicite. Mais ces missives révèlent un Gustave Courbet jusqu’alors inconnu, à la croisée de l’art et de l’érotisme, donnant aux chercheurs et aux amateurs d’art un aperçu intime et fascinant de l’un des maîtres du réalisme.
Du 21 mars au 21 septembre 2025, la bibliothèque accueillera l’exposition « Courbet, les lettres cachées – histoire d’un trésor retrouvé » invitant le grand public à découvrir une sélection de ces lettres inédites et les dessous fascinants de cette révélation.
Une découverte digne d’un roman
Le grenier au trésor
En fin d’année 2023, trois employés de la Bibliothèque municipale de Besançon sont en quête de documents dans le grenier, lorsqu’ils sont intrigués par une pile de « vieux papiers », agrémentée d’une mystérieuse note évoquant des lettres « scabreuses » d’une célèbre figure artistique. S’emparant des lettres en question, ils mettent au jour l’une des découvertes historiques les plus sensationnelles de ces dernières années : le précieux ensemble est une correspondance composée de 25 lettres de Gustave Courbet et de 91 lettres de Mathilde Carly de Svazzema.
Un secret transmis de conservateur en conservateur… puis oublié
Une note manuscrite révèle que ces lettres intimes, confiées à la bibliothèque entre 1900 et 1920, y étaient conservées secrètement depuis plus d’un siècle. Transmis de conservateur en conservateur, ce dépôt confidentiel devait rester inconnu du public. Mais le destin en a décidé autrement, offrant au plus grand nombre une chance unique de plonger dans l’intimité du peintre.
Courbet : des mots aussi intenses que ses oeuvres
Un contenu qui pourrait faire rougir
Les 116 lettres manuscrites échangées entre Courbet et Mathilde entre 1872 et 1873 révèlent un pan intime et méconnu de la personnalité du peintre, où s’entremêlent passion, poésie et érotisme, dans un cocktail explosif de lyrisme, d’audace et de sentimentalité. La plume de Courbet, habituellement réservée à la description de ses œuvres, se dévoile ici sans filtre, exprimant des désirs et des émotions d’une intensité comparable à celle de ses tableaux les plus célèbres. Certaines de ces lettres sont si crues que leur lecture peut encore troubler aujourd’hui…
Quand l’intime éclaire l’œuvre
Précieuse à plusieurs titres, la correspondance entre Gustave Courbet et Mathilde de Svazzema dévoile une dimension privée et passionnée du peintre, souvent réduit à ses œuvres parfois provocatrices mais dont la vie amoureuse est moins connue. D’autre part, ces lettres enrichissent la connaissance scientifique de son œuvre en révélant des indices sur sa philosophie artistique et sa perception des émotions humaines, étroitement liées à sa démarche de représentation des corps et des sentiments. Ce corpus unique pourrait aussi inspirer de nouvelles interprétations de sa peinture, en particulier dans son approche des nus féminins, qu’il considérait comme un miroir de ses propres émotions.
Bibliothèque municipale de Besançon
1 rue de la Bibliothèque 25000 Besançon
Sur les 116 lettres conservées 36 ont été sélectionnées pour retracer l’histoire de la relation épistolaire complexe entre ces deux personnages. L’exposition « Courbet, les lettres cachées – Histoire d’un trésor retrouvé » sera accompagnée d’une riche programmation, avec notamment des visites guidées thématiques au cœur de Besançon et des parcours menant en résonance les œuvres de Courbet exposées au musée des Beaux-Arts de la ville.
Programmation complète à venir.