Plan O : plan d’urgence sécheresse

24 mesures pour adapter notre Ville et notre territoire à la raréfaction de la ressource en eau et aux conséquences du dérèglement climatique !

L’eau, bien commun aussi précieux que l’air, voit sa disponibilité et sa répartition se modifier avec le changement climatique. Des épisodes de sécheresse de plus en plus longs et intenses, des risques d’incendie, des inondations… sont les événements auxquels nous devons nous préparer.

Elu.es, nous nous devons d’anticiper ces transformations pour atténuer leurs effets, garantir un accès de l’eau à tous sans trop prélever sur le milieu, maintenir des activités de loisir, de production, agricoles ou industrielles, éviter le conflit autour de l’eau.

La gestion de l’eau, tant sur les aspects qualitatifs que quantitatifs, questionne donc le fonctionnement de la ville dans son ensemble. La sobriété, acception désormais courante pour l’énergie, doit désormais s’appliquer à l’eau dans nos pratiques quotidiennes. La protection de la ressource doit aussi remettre en question nos pratiques en termes de rejets et d’usages de substances polluantes.

Plusieurs outils de planification sont essentiels pour l’aménagement du territoire et pour aborder la gestion du grand cycle (dans les milieux naturels) et du petit cycle (dans le captage et l’assainissement) de l’eau. A cette fin, la Ville contribue activement à l’élaboration du plan climat-air-énergie (PCAET), du schéma de cohérence territoriale (SCOT) et au futur plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), qui sont des compétences de Grand Besançon Métropole.

Nous nous sommes également engagés dans une stratégie de résilience, en cours d’élaboration, qui doit permettre à la collectivité et aux habitants de la ville de se projeter en 2030. Le plan sécheresse constituera à cet égard une phase opérationnelle de court et moyen termes, concernant la question de l’eau et de sa disponibilité dans ce contexte de tension.

Ainsi, ce plan traduit la volonté des élus d’adapter nos politiques publiques à la raréfaction de la ressource en eau, ce bien commun que nous devons partager et préserver

Pourquoi un plan d’urgence sécheresse ?

Car notre climat se dérègle ! Les conséquences de l’action humaine sur le climat sont aujourd’hui connues, notamment grâce aux travaux du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) : la terre subit un réchauffement climatique inédit dans l’histoire par son ampleur et sa rapidité, la température moyenne à l’échelle du globe ayant augmenté de +1,1° C depuis 1750 et l’époque pré-industrielle. Notre territoire n’échappe pas à ces bouleversements : nous constatons depuis plusieurs années déjà des écarts de températures à la normale sans cesse plus nombreux ; des sécheresses plus fréquentes et plus précoces ; tout comme la prise de mesures de restriction d’eau par les services de l’Etat, conséquence de ces changements.

Les projections météo pour Besançon en 2050

Par opposition à la météo, un climat se définit classiquement par le croisement de données relatives à la température du territoire et à ses précipitations sur une longue période (plusieurs décennies). Le dérèglement climatique en cours s’explique principalement par la hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. Ces GES ont une durée de vie dans l’atmosphère provoquant un effet dit « d’inertie climatique » : il est possible de prévoir de manière assez précise les températures qu’il fera dans plusieurs décennies sur un territoire donné, en fonction de scénarios socio-économiques pré-définis.

En ce qui concerne la Ville de Besançon et le territoire de Grand Besançon Métropole, Météo France a rendu des simulations qui servent aujourd’hui de référence à l’action publique dans la mise en œuvre de ses politiques climatiques. Les principales conclusions de ces travaux ont été synthétisées par l’AUDAB dans le cadre de son Etat des lieux des vulnérabilités réalisé en 2023, avec une conclusion sans appel : par rapport à la période de référence 1976-2005, quelle que soit la trajectoire socio-économique prise, le climat bisontin à venir sera très différent de celui que nous connaissons aujourd’hui :

  • les températures moyennes annuelles devraient augmenter d’environ 2°C en 2050, se traduisant probablement par :
  • une hausse d’une vingtaine de jours chauds (>25°C) par rapport à la période de référence à Besançon, et une hausse de deux à trois jours d’extrêmes chauds (> 35°C) supplémentaires ;
  • un nombre de jours « en vague de chaleur » (épisode d’au moins cinq jours consécutifs pour lesquels la température maximale quotidienne excède la normale de plus de cinq degrés) multipliée par trois sur la période ;
  • des précipitations en légère hausse en volume annuel, mais moins bien réparties tout au long de l’année.
  • Une diminution du nombre de jours de pluies, ainsi qu’une légère augmentation de l’intensité des épisodes de précipitations ; les étés seront plus secs tandis que les hivers seront plus humides, et le cycle de l’eau tel que nous le connaissons aujourd’hui sera radicalement modifié, avec des sécheresses plus fréquentes et plus intenses et des étiages plus sévères entre mai et octobre.

Face à des épisodes de sécheresse historiques, la nécessité d’un plan d’urgence, mais aussi de transformation de notre Ville

Afin de poursuivre notre adaptation au changement climatique, nous réaffirmons ainsi notre engagement à travers la mise en place du présent plan sécheresse, nous engageant dans nos pratiques au service des habitants, et dont l’objet est double :

  • présenter les efforts de la collectivité en matière de préservation de la ressource qui produiront des effets immédiats et pérennes, efforts qui renforcent et accélèrent les initiatives mises en œuvre depuis le début du mandat sur ce sujet ;
  • aux côtés de ces mesures d’urgence, mettre en évidence les initiatives prises dès à présent et visant à transformer durablement le territoire afin de le rendre plus résilient et plus protecteur pour toutes et tous.

Nos quatre engagements pour une gestion de l’eau adaptée

Objectif n°1.1: Assurer nos missions de service public tout en réduisant fortement et de manière pérenne les prélèvements en eau des services de la Ville de Besançon
Action n°1 : Réduire l’utilisation d’eau pour l’entretien urbain et la moduler en cas d’alerte ou de crise
Action n°2 : Réduire la consommation d’eau de l’aire de lavage du Centre Technique Municipal (CTM)
Action n°3 : Proposer des pratiques et équipements sportifs ne nécessitant peu ou pas d’arrosage l’été
Action n°4 : Modifier les techniques d’entretien des équipements sportifs de la collectivité, notamment les piscines
Action n°5 : Poursuivre les efforts de diminution des besoins en eau pour les espaces verts de la Ville de Besançon
Action n°6 : Mettre en œuvre une gestion optimisée de l’eau sur le patrimoine de la Ville
Action n°7 : Installer dès cet été des collecteurs d’eaux de pluie lorsque cela est possible
Objectif n°2.1 : Investir dans la connaissance et les réseaux afin de mieux préserver la ressource disponible
Action n°8 : Poursuivre les investigations en vue d’une meilleure connaissance des ressources disponibles et de leur protection
Action n°9 : Poursuivre le renouvellement des réseaux afin d’améliorer les rendements
Objectif n°2.2 : Vous protéger face aux différents risques climatiques
Action n°10 : Actualiser en continu le diagnostic de vulnérabilité du territoire au changement climatique
Action n°11 : Finaliser les interconnexions afin de fiabiliser l’alimentation en eau potable et limiter les incidences des prélèvements sur le milieu
Action n°12 : Renforcer la défense contre les incendies, notamment de forêt
Objectif n°2.3 : Faire de Besançon un laboratoire de la Ville sobre, naturelle et résiliente
Action n°13 : Finaliser le schéma directeur de gestion intégrée des eaux pluviales
Action n°14 : Systématiser les études de récupération des eaux pluviales sur le patrimoine municipal ainsi que les eaux de vidange des piscines
Action n°15 : Accélérer la désimperméabilisation de la Ville, sa capacité à infiltrer l’eau et sa végétalisation
Objectif n°2.4 : Pour un bâti adapté aux nouvelles conditions climatiques
Action n°16 : Amplifier la rénovation du patrimoine municipal, en particulier pour l’accueil de publics jeunes ou vulnérables
Action n°17 : Accompagner la rénovation du parc privé et du parc social et expérimenter la diminution de l’usage de l’eau dans la construction de logements
Objectif n°3.1 : S’adapter durablement aux hautes températures
Action n°18 : Communiquer sur les risques relatifs à la santé et les comportements à adopter
Action n°19 : Mettre en œuvre un plan Fortes chaleurs en lien avec le Centre Communal d’Action Sociale
Action n°20 : Améliorer les conditions d’accueil du service public dans des conditions exceptionnelles
Objectif n°4.1 : Agir en faveur d’une adhésion collective et du renforcement du pouvoir d’agir des Bisontines et des Bisontins
Action n°21 : Communiquer globalement sur les bons gestes à adopter en période de hautes températures
Action n°22 : Organiser des rencontres mobilisant scientifiques, entreprises et société civile sur le thème de l’eau comme bien commun
Action n°23 : Renforcer le pouvoir d’agir des habitants, notamment les plus jeunes, par le développement d’actions de sensibilisation autour de l’eau et du développement durable
Action n°24 : Utiliser les événements et festivités du territoire pour sensibiliser les organisateurs et participants sur la problématique des impacts du dérèglement climatique

Découvrir le plan O en détail

Télécharger le plan O (Pdf)

Suivi-évaluation du plan sécheresse

L’eau est une ressource en tension. Elle constitue le premier marqueur d’un changement climatique qui s’accentue. Face à ce constat, qui n’est hélas en rien une surprise, il est de la responsabilité de notre collectivité d’agir afin de garantir une eau de qualité en quantité suffisante pour les habitants du territoire. Il en est de même de l’adaptation de nos espaces publics aux fortes chaleurs qui deviennent aujourd’hui la norme.

Le présent plan sécheresse a demandé une mobilisation des services municipaux et communautaires afin que chaque levier identifié puisse faire l’objet d’une mise en œuvre selon un calendrier prévu.

Son suivi sera réalisé par un Comité de pilotage. Une évaluation annuelle, ainsi que l’ajout de nouvelles actions, permettront de garantir son inscription dans la durée, gage de son efficacité.

Le Groupe d’études de l’environnement et du climat (GEEC)  sera également associé au pilotage et à l’évaluation de ce plan.

Une attention particulière sera portée aux cofinancements possibles dans le cadre du 11e Programme de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et du Fonds vert.

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×