En novembre 2023 nous lancions un appel à projets « Développer l’expérience artistique et culturelle en faveur des publics en prison et en situation d’exclusion »
Ce projet a pour objectif de :
– défendre le droit fondamental des personnes placées sous-main de justice d’accéder à des programmations et à des activités artistiques et culturelles
– contribuer, en soutenant une offre culturelle adaptée et de qualité, au travail de construction de soi et d’apprentissage de l’altérité
– contribuer par des programmations et des activités artistiques à la prévention de la récidive et de la radicalisation.
En concertation avec les partenaires associés à la démarche et intervenant au plus près des publics ciblés (Service pénitentiaire d’insertion et de probation – SPIP – du Doubs, Direction territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse – DTPJJ – de Franche-Comté, Maison d’arrêt de Besançon), nous soutenons sept projets de sept associations.
Vous trouverez ci-dessous la liste des sept projets soutenus par la Ville de Besançon pour un montant total de 50.000 € sur deux ans :
- Association d’aide aux détenus (4000 € en 2024 et 4000 € en 2025)
La programmation hebdomadaire d’ateliers pluridisciplinaires associant de nombreux partenaires artistiques et culturels du territoire vise à consolider et renforcer les actions portées par l’Association d’aide aux détenus et l’Unité locale d’enseignement de la Maison d’arrêt de Besançon. Les ateliers s’adressent aussi bien au public adulte que mineur. - Ciconia Théâtre (3000 € en 2024 et 3000 € en 2025)
La compagnie, portée par la metteure en scène Jeanne Poitevin, propose des ateliers réguliers en détention pour créer une œuvre collective à partir d’un texte fondateur, Œdipe de Sophocle, la parole des participants et les outils du théâtre. Les violences, détresses, tensions exprimées se superposeront à des temps de recherche poétique, philosophique et littéraire afin de révéler l’intelligence et l’utilité citoyenne en chacun. - Compagnie Gravitation (5000 € en 2024 et 5000 € en 2025)
Par des ateliers de pratiques théâtrale et philosophique, le metteur en scène Jean-Charles Thomas et l’enseignante de philosophie Laurence Chaignot, proposent aux détenus de la Maison d’arrêt de Besançon de prendre du recul avec les personnages sociaux qu’ils jouent habituellement et de questionner certains automatismes pour être en capacité de les remettre en mouvement, d’explorer d’autres pistes, de retrouver des marges de manœuvres et de liberté. Le travail réalisé pourra être immortalisé par la réalisation d’un film confié à un documentaire. - Improvisation’Ailes (2000 € en 2024 et 2000 € en 2025)
L’intervenante Ornella Coronati développe auprès des publics mineurs, en milieu fermé et ouvert, plusieurs pratiques artistiques dont le théâtre d’improvisation. - Les nouveaux bisons (2000 € en 2024 et 2000 € en 2025)
Plusieurs groupes de détenus sont formés à la production vidéo, de l’écriture jusqu’à la réalisation, afin de bénéficier d’un espace d’expression libre leur permettant de partager leurs pensées, leurs émotions et leurs expériences de façon sincère et authentique. Alexis Amiotte et Bertrand Vinsu, vidéastes, animeront les ateliers. - Magnétophonie (5000 € en 2024 et 3000 € en 2025)
Le projet propose de jeter un pont, grâces aux ondes radios, entre le dedans et le dehors, vu comme le passage de l’intérieur de la prison vers le monde extérieur, mais aussi comme le passage de l’intime de la relation à soi (introspection, estime de soi) à l’expression de la relation aux autres (empathie, lien, coopération). Les détenus réalisent ainsi cinq émissions accompagnés par Chloé Truchon, Aurélien Bertini ou Olivier Toulemonde, experts dans les domaines de la radio, l’animation, la création sonore et la régie. - Muralistes associés (4000 € en 2024 et 6000 € en 2025)
L’initiative portée par les trois artistes muralistes Nelio (Lionel Rigoulot), Mujo (Felix Lafay), et Small (Vincent Jacquin) consiste en la réalisation d’une fresque murale collaborative avec les détenus du quartier mineur de la Maison d’arrêt de Besançon. Le programme se déploie sur trois séquences en petits groupes, créant une diversité d’approches et une richesse visuelle évolutive. Le résultat représentera également une manifestation de résilience au sein de l’institution carcérale.